Noël est passé, mais le Nouvel An arrive : symbole presque insultant du temps qui passe durant une période de deuil. Pourquoi insultant ? Car dans un deuil, on se sent figé, et le temps qui tourne encore autour de soi peut-être insupportable. Et avec un entourage qui parfois, ne comprends pas ce qu’il se passe.
Je vous propose quelques pistes pour traverser cette soirée qui n’a pas obligation à être festive :
- Ecoutez-vous : que vous ayez envie d’être seul ou entouré, n’hésitez pas à le verbaliser et à faire ce qui vous convient. Ecouter ses émotions et ressentir la tristesse liée au deuil sont essentiels. Ces moments de nostalgie, de chagrin, sont normaux. C’est OK de ne pas vouloir prendre part aux activités festives. Prenez-soin de vous.
- Créez vos propres traditions : Vous souhaitez quand même marquer le coup ? Essayez de trouver de nouvelles façons de célébrer, à votre façon et selon vos besoins. Que cela soit de vouloir faire quelque chose d’entièrement nouveau pour rompre avec les anciennes habitudes qui peuvent rappeler le/la défunt-e, ou bien de vouloir rester enrouler dans un plaid avec un proche de confiance, mettez en place quelque chose qui vous fasse du bien.
- Symbolisez la présence de l’être perdu : inclure dans sa célébration un symbole qui vous accompagne durant cette période. Un objet qui le/la symbolise, une bougie en hommage…
Par exemple, voici ce qui se fait dans mon entourage, ou ce que je fais de moi-même :
- La bougie pour symboliser mon cousin, dans un photophore très particulier qui lui est spécialement dédié. Comme s’il était avec nous durant les festivités.
- Restreindre le cercle familial : après le décès de mon cousin puis de mon père, nous avons restreint les gens avec qui célébrer. Nous choisissons de nous retrouver durant les fêtes en petit comité, avec les gens dont nous sommes sûrs de la bienveillance et qui comprennent ce qui se vit ou s’est vécu. Nous pansons un peu nos plaies ensemble.
- Je prends le temps de rappeler à mes proches que je les aime. Je profite des voeux pour y inclure des mots d’amour.
- Faire des cadeaux fait-main : ma façon d’être créative et de diriger ma peine dans un geste d’amour pour ceux qui restent.
Et je ne le fais pas spécialement pour le nouvel an, mais cela peut s’y prêter :
- Faire quelque chose d’entièrement nouveau. Ce n’est pas toujours facile, mais j’ai choisi de passer la date du décès de mon père à faire quelque chose de nouveau, d’incongru : j’ai ainsi essayé le sabre coréen, suis partie faire des randonnées que je ne prenais jamais le temps de faire, ou encore faire du burlesque, m’inscrire à un cours de chant… Tout en gardant mon père à l’esprit. J’imagine que c’est lui qui me pousse à chaque fois et je sublime autant que possible cette date difficile.
Bien entendu, c’est une proposition qui n’est pas adaptée à tout moment du deuil, et autant vous dire que les deux premières années, je ne l’ai pas fait. C’est venu un peu plus tard, quand j’ai retrouvé de l’énergie.
Cela se prête bien au Nouvel An, car c’est une façon de « se changer les idées » sans passer par la case festivités. N’hésitez pas à embarquer avec vous ceux qui vivent leur deuil en même temps que vous.
De façon générale, prenez soin de vous et votre santé mentale, n’hésitez pas à aller chercher de l’aide, que ce soit auprès d’un professionnel ou un groupe de parole.
Et de mon côté, je ne peux que vous souhaiter pour 2024 de retrouver de l’énergie pour traverser le deuil, d’être entourés de gens aimants et bienveillants qui comprennent ce que vous vivez, et surtout : d’être doux avec vous-même.